J’étais en Ethiopie du 1er au 10 juillet. Après une longue période de crise due à des conflits ethniques pendant laquelle voyager dans des zones rurales était quasiment impossible, le pays était à présent redevenu calme.
En août, cinq étudiants « Adoptez une sage-femme » ont obtenu leur diplôme. Ils se portent tous bien. Le nombre total de diplômés est maintenant passé à 41.
Trois étudiants supplémentaires commencent leur deuxième année d’études.
Le but principal de ce voyage était de visiter les centres médicaux où les sages-femmes qui ont conclu leur formation avec « Adoptez une sage-femme » travaillent désormais.
Pour nôtre voyage, nous avons pris tout le matériel nécessaire et beaucoup de vêtements pour bébés, des couvertures pour bébés et du savon.
Après la naissance, les mères reçoivent un coffret avec une couverture, des vêtements pour bébés et du savon pour encourager les femmes à se rendre dans une clinique pour donner naissance à leurs enfants.

Préparation:

Photo 1 : Pour chaque centre médical, nous préparons des coffrets qui contiennent une couverture tricotée à la main, des vêtements pour bébés, de la nourriture, des soutien-gorge d’allaitement ainsi que des pantalons pour les mères, et du savon. Après avoir accouché, chaque mère reçoit nôtre coffret. Nous le faisons également dans l’espoir que davantage de mères viennent aux centres médicaux pour l’accouchement.

Photo 2 : Nous avons également amené une valise avec tout l’équipement médical qu’on nous avait demandé d’apporter. La valise contenait des instruments pour mesurer la tension artérielle avec stéthoscope inclus, une montre-bracelet avec trotteuse, une lampe frontale et / ou une lampe de poche solaire, des tabliers en plastique, des lunettes de protection (pour recoudre), des distributeurs de savon, une brosse à ongles, une seringue à bulbe (pour l’extraction du mucus chez le nouveau-né), un thermomètre, un garrot, ainsi que plusieurs belles chemises de travail.

Visite du centre médical de Dakuna près d’Endebir, géré par des religieuses franciscaines.

Sœur Wengelawit est en charge du centre médical depuis deux ans. C’est une femme exceptionnelle. Le centre médical est propre, bien entretenu et organisé. Trois sages-femmes y travaillent actuellement : Sœur Kebebush qui a obtenu son diplôme en 2014 à Woliso et avec qui j’ai beaucoup travaillé. C’était super de la revoir ! Tarikwa et Senait viennent de la promotion 2016.
À l’heure actuelle, les salles d’accouchement se trouvent dans un autre bâtiment, ce qui n’est pas idéal en raison du risque d’infection. Sœur Wegelawit souhaite donc construire un bâtiment séparé pour les soins des mères et des enfants. Peut-être que « Adoptez une sage-femme » pourrait l’aider dans ce projet.

Photo 1: Les deux jeunes sages-femmes: Tarikwa et Senait.
Photo 2: La salle d’accouchement (environ 35 naissances par mois).
Photo 3: Soeur Kebebush et moi en route pour la salle d’attente pour les mères. L’enceinte est propre et il y a beaucoup de fleurs. Il y a aussi un vase de fleurs dans chaque chambre, dont la Sœur Wengelawit prend soin. Elle souligne que cela a un effet curatif sur les personnes qui viennent à son centre.
Photo 4: La salle d’attente pour les mères qui habitent loin. Cela leur permet d’être déjà au centre si la naissance est imminente.
Photo 5 : Les trois sages-femmes du centre médical de Dakuna
Photo 6 : Les mères de la salle d’attente sont assises à l’extérieur.

Le centre médical de Jilela se trouve à 9 km de la route pavée entre Addis et Woliso.

Nous avons eu besoin de 2 heures et demi pour ces 9 km, malgré notre 4×4 ! À pied, nous aurions peut-être pu être plus rapide, mais il pleuvait et nous avions beaucoup de provisions à transporter.

Sur la photo, on voit Sufe, qui a obtenu son diplôme en 2016. Elle a perdu ses deux parents et vient d’une famille très pauvre. Elle m’appelle sa mère. Nous avons apporté toutes les provisions dont elle a besoin : un bon moniteur de pression artérielle, des tabliers, des lunettes de sécurité, du savon et une brosse, une lampe frontale car il n’y a pas d’électricité, une belle chemise de travail, une montre, un garrot. Sufe a aussi une lampe de poche solaire. Vous pouvez également voir la salle d’accouchement, le bureau où se déroule les contrôles médicaux, et la chambre de Sufe.
Elle a essayé de rendre la pièce agréable avec une bougie et du papier scintillant sur les fenêtres, mais pendant la journée, le reste du personnel y boit aussi du café, elle n’a donc que peu d’intimité. Ses effets personnels sont dans la boîte en carton. C’est incroyable dans quelles conditions les gens travaillent ici, et pourtant ils restent toujours dévoués et souriants.
En dehors du centre médical, il y a un réservoir d’eau posé au sol. Nous allons essayer de réparer l’approvisionnement en eau de tous les centres médicaux.

La plus grande surprise m’attendait au centre médical d’Amaya.
L’année dernière, j’ai visité Mergitu, qui a également obtenu son diplôme en 2016.
Elle travaille au centre médical d’Amaya avec une autre sage-femme, et le centre est déjà très bien organisé.
L’année dernière, je suis entrée dans son bureau quand elle examinait une femme enceinte qui pensait que j’étais la mère de Mergitu parce qu’elle était si heureuse de me voir ! C’est drôle, parce que nous ne nous ressemblons pas du tout !
J’ai remarqué un joli tissu coloré recouvrant une petite table, peut-être avec du matériel médical, pensais-je. Je me demandais pourquoi Mergitu aurait ce magnifique tissu dans son bureau où elle fait les visites médicales.
Quand je lui ai demandé pourquoi ce beau tissu était sur la table, elle a légèrement retourné le tissu et m’a regardé gaiement, mais aussi un peu timidement. « Un bébé! Vous avez un bébé, m’écriai-je ! “Enkwam desalesh!” – « Félicitations ! »
J’avais déjà remarqué quand je suis entré que le tour de poitrine de la mince Mergitu avait pas mal augmenté.
Pouvoir amener une fille de trois mois au travail et pouvoir l’allaiter toute la journée. Quel luxe !
Le père s’est avéré être Dawit, un infirmier du même centre médical. Il s’est personnellement occupé de sa femme lors de l’accouchement de son enfant.
« Nous étions ensemble », a déclaré Mergitu, « Les autres étaient tous en congé. »
Comme les autres sages-femmes, Mergitu était également satisfaite des provisions que nous lui avions apportées.
A la prochaine !

L’année dernière, j’ai également rendu visite à Samuel, et pour être honnête, j’étais très inquiète pour lui toute l’année dernière.
L’année dernière, il ne se sentait pas très bien et il avait du mal à trouver sa place dans une équipe où la plupart des gens travaillaient ensemble depuis déjà longtemps.
Ses conditions de travail étaient loin d’être idéales : la plupart de ses équipements étaient vieux, sales ou cassés.
Il avait également peu confiance en lui et il m’a dit qu’il s’inquiétait toujours qu’un jour viendrait où une femme serait amenée chez lui et qu’il ne pourrait pas l’aider.
J’ai pris conscience de ce que « Adoptez une sage-femme » exige des participants : travailler dans des zones reculées, souvent dans des conditions difficiles.
Une sage-femme néerlandaise ne tiendrait pas une journée.
Par chance, il m’arrivait parfois d’avoir des nouvelles de Samuel grâce a Melaku (voir ci-dessous), mais honnêtement, je ne m’attendais pas à ce qu’il travaille encore au centre médical.
J’ai été surprise de voir un Samuel complètement changé quand je suis arrivé à Dalidakt.
Fier et confiant, mais toujours aussi humble et amical, il nous a montré la nouvelle « clinique mère et enfant ».
En accord avec l’autorité sanitaire, il a pu travailler dans un bâtiment flambant neuf où il a pu trouver sa place.
Avec un petit budget, il essaie de tout garder propre, par exemple en recouvrant les sols de linoléum et les draps autour des matelas de bâches en plastique.
Certaines choses si naturelles ici peuvent être si difficiles là-bas.
Il y a quelques jours, une nouvelle sage-femme a commencé à travailler au Centre médical de Dalidakt. Elle est nouvellement diplômée et n’a pas encore beaucoup d’expérience professionnelle. Pourtant, c’est bien pour elle et Samuel de partager la responsabilité.
Samuel a récemment suivi une formation de base en soins obstétricaux d’urgence et plusieurs autres cours pour l’aider à mieux se préparer à son travail.
Il m’a dit quelles complications il avait eu à soigner et comment il avait fait et que tout s’était bien passé. Une femme qu’il devait souvent emmener à l’hôpital à Woliso (à plusieurs heures en voiture, Samuel lui donnait souvent deux perfusions avant le voyage), a récemment rendu visite à Samuel dans la clinique, pour le remercier et lui dire qu’elle allait bien. C’est merveilleux !
Comme Samuel ne disposait pas d’un appareil adéquat pour désinfecter ses instruments, nous lui en avons acheté un dans la capitale. Il a fièrement posé avec la nouvelle acquisition sur la photo.
Dans les mois à venir, il prévoit d’ouvrir une « salle d’attente pour les mères », en particulier pour les femmes enceintes vivant loin de la clinique. Cela sera certainement très utile, d’autant plus que la saison des pluies est imminente.
Il a déjà acheté les lits et les matelas et nous avons participé pour les draps et les couvertures.
Comme à Jilela, nous allons également résoudre le problème de l’eau à Dalidakt.
Samuel était ravi de toutes les provisions que nous lui avons apporté, y compris la lampe solaire.

Melaku was student van Adopteer een Vroedvrouw en is in 2014 afgestudeerd.

Melaku est un autre diplômé de « Adoptez une sage-femme » et a terminé ses études en 2014. Pendant ses études, j’ai immédiatement vu qu’il avait un talent exceptionnel : il est intelligent, poli, amical, curieux, et un bon collègue. Il a également montré très clairement qu’il est très capable de transmettre des connaissances théoriques et pratiques aux autres, notamment en raison de son calme et attitude non autoritaire. Tel père, tel fils : son père a travaillé en tant qu’enseignant et principal d’une école toute sa vie.
Je voulais vraiment garder Melaku proche de moi et j’espérais qu’il suivrait une formation pour que Selaam et lui puisse me remplacer.
En septembre, il commencera sa quatrième et dernière année d’études. Ses résultats sont excellents. Chaque week-end il suit des cours a Woliso et pendant la semaine il enseigne dans les salles d’accouchement et dans les services de maternité.
Pendant la situation de crise en Ethiopie qui m’a empêchée de voyager, il a gardé contact avec les diplômés de « Adoptez une sage-femme » suite à ma requête. Pendant cette visite, Melaku a officiellement accepté son nouveau rôle en tant que mon médiateur.
Ensemble, nous chercherons un bon travail pour les cinq stagiaires de troisième année qui ont obtenu leur diplôme en août. Nous suivons également les trois étudiants en première année qui, espérons-le, commenceront bientôt leur deuxième année. De plus, nous planifions plusieurs visites de centres médicaux pour vérifier de quelles formations et provisions ils pourraient avoir besoin. Je suis très heureuse de cette collaboration ! Et je l’ai toujours été !

Visite de l’hôpital Fistula à Addis-Abeba, Desta Mender (village de la joie) et le Hamlin College of Midwifery.
Nous avons visité l’hôpital Fistula dans la capitale, également connu sous le nom de « l’hôpital près de la rivière ».
J’ai eu la chance de brièvement parler au Dr. Catherine Hamlin, que je connais depuis 25 ans. Je lui ai donné ses ‘Stroopwafels’ préférés, typiquement hollandais.
Nous avions également apporté de nombreuses couches pour adultes des Pays-Bas, que les femmes doivent utiliser avant leur opération.
Dr. Catherine a maintenant plus de 90 ans et a travaillé en tant que gynécologue en Ethiopie pendant plus de 30 ans. Avec son mari maintenant décédé, ils ont dédié leur vie a soigner les patients de l’hôpital Fistula. Souvent, une opération simple peut aider les patients à mener leur vie dignement à nouveau.

Avant de rentrer chez eux, les patients restent quelques temps à Desta Mender, un village juste en dehors de la ville, le temps de s’habituer à leur colostomie.
De plus, ils peuvent apprendre de nouvelles choses au village tel que travailler dans un restaurant ou bien dans le jardin à légumes. Cela les aide à regagner leur indépendance pour quand ils rentreront chez eux. Au village, nous avons mangé un excellent plat de spaghetti avec de la sauce tomate fraiche et des petits pains fraîchement cuits.

Nous avons également eu une visite de l’école de sages-femmes et discuté des différences et des similitudes avec la formation de « Adoptez une sage-femme » dans Woliso. Un échange très utile.

www.fistulahospital.nl.

En août et décembre 2017, les quatre premiers apprentis ont obtenu leur diplôme dans le sud de l’Éthiopie.
Armie Ayika d’Arba Minch travaille actuellement à Omo Sud. Netsanet Abebe, Jemilla Seid et Elshaday Anteneh, qui ont été diplômés à Mizan Aman sont montrés ensemble sur cette photo avec Lode van Reedft de la foundation Bilma, et avec Ato Adane, son homologue Ethiopien. Les diplômés de Mizan Aman travaillent tous à Bench Maji.
Deux des quatres diplômés ont pu étudier grâce à la bourse d’étude de « Adoptez une sage-femme ».

Ce livre a été publié en décembre 2017 : 100 Dagen Dichten” (100 jours de poésie). Dans le livre, je partage mes mémoires ainsi que ma vie et mon travail en Ethipie. L’argent rapporté par la vente de ce livre ira à « Adoptez une sage-femme ». Vous pouvez commander le livre via info@adopteereenvroedvrouw.org. Le livre coûte €15 plus €4 pour la livraison.